Konzertzither - Primzither

Schlagzither - Kratzzither

Allemagne - Autriche

Quatre cordes mélodiques, vingt-quatre cordes d'accompagnement -1843 - Georg Tiefenbrunnner, Mittenwald, Bavière - Germanisches National Museum, Nuremberg (Allemagne).

Cinq cordes mélodiques, trente-sept cordes d'accompagnement - vers 1925 - August Schulz, Nuremberg, Bavière - Germanisches National Museum, Nuremberg (Allemagne).

Deux cordes mélodiques, six cordes d'accompagnement- 1797 -Germanisches National Museum, Nuremberg (Allemagne).

Vers 1920 - Markneukirchen, Allemagne - Germanisches National Museum, Nuremberg (Allemagne).

Quatre cordes mélodiques, vingt-quatre cordes d'accompagnement -vers 1900 - Karl Kiendl, Vienne (Autriche) - Royal Northen College of Music, Manchester (Grande-Bretagne).

Quatre cordes mélodiques groupées par deux, sept cordes bourdons ou d'accompagnement, fin XVIIIème siècle - Museum für Musikinstrumente der Universität Leipzig

Les cithares bavaroises et autrichiennes des Alpes sont des instruments de concerts pour interpréter de la musique classique tonale. Ils possèdent en général cinq cordes mélodiques (deux accordées à l'unisson et les quatre autres de quarte en quarte) sur une touche large entièrement chromatique et des cordes d'accompagnement groupées pour former des accords suivant le cycle des quintes. Ils sont donc très différents - même si ils en dérivent très certainement - des instruments du type de ceux qui sont l'objet de ce site, Hummel, Scheitholt, hommel, citera et autre épinette, qui sont eux des instruments (le plus souvent) diatoniques à bourdons, destinés à jouer de la musique populaire et modale.

Ci-dessous, quatre exemples de ces cithares chromatiques.

Ci-dessous, deux cithares diatoniques allemandes plus proches des Hummel et épinettes et qui pourraient représenter des exemples d'instruments à partir desquels les cithares de concert chromatiques ont pu se développer.

Vidéo et son ici.

Kinnari vina (ou veena) - Rudra vina ou Bin

Inde du Nord

Kinnari vina, "A Strolling Minstrel at Madras Playing the Tingadee", Illustrated London News, 29 janvier 1876, page 105.

Kinnari vina. Photo Chester Beatty Library, Dublin., détail, dernier quart du XVIIème siècle.

Une des premières représentations d'une cithare simple (sans résonateur) à touche frettée. Abhaneri (Rajasthan, Inde du Nord), temple de Harshat-Mata, 8ème / 9ème siècle. Repris de http://rudravina.com/html_gb/hist_03.html#par1

L'apparition des frettes se fait en Inde du Nord à la fin du premier millénaire. Cette invention donnera naissance à la vina kinnari (ou kinnara, kingra) qui est une cithare tubulaire, à touche frettée, possédant deux ou trois résonateurs (courges ou calebasses) et deux cordes : une corde mélodique et une corde bourdon. À partir de cet instrument se développera la rudra vina, un instrument plus élaboré, à sept ou huit cordes réparties en quatre cordes mélodiques (tendues au dessus des frettes), deux ou trois cordes rythmiques et une corde bourdon.

Ustad Asad Ali Khan Sahib, joueur de rudra vina. Son et vidéo ici.

Cithare crocodile

Cambodge - Birmanie - Laos - Thaïlande

Cithare cambodgienne chakhé. Photo Émîle Gsell, vers 1870

Cithare crocodile mi-gyaung ou kyam (Myanmar, Birmanie). Royal College Music, London, Royal Collection Trust.

https://www.rct.uk/collection/74398/crocodile-zither-mi-gyuang

Cithare crocodile ou alligator. Les noms Khmer et Thaï de cette cithare dérivent tous plus ou moins directement du nom de cet animal. Les cithares birmanes représente de façon assez réaliste un crocodile alors qu'ailleurs, comme au Cambodge, la forme de l'animal est très stylisée.

Les frettes peuvent être en bois, ivoire, os ou en bambou, et même en métal.

Joueur de chakhé, krapeu ou takhê. Photo Pierre Kersalé. Cithare cambodgienne

voir https://www.soundsofangkor.org/fran%C3%A7ais/musique-traditionnelle/cithare-krapeu/

et pour le son et l'image : voir ici.

Geomungo / komunko / hyeongeum

Corée

Joueuse de geomungo / komunko, XVIIIème siècle, attribué à Kim Hong-Do ( Gim Hongdo)

La musicienne coréenne Heo Yoon-Jeong au geomungo.

Un ensemble de geomungo. Son et video ici.

La musicienne coréenne Kim Min-Jao au geomungo.

Explications, son et vidéo ici.

Le Geomungo (ou komunko ou  hyeongeum - la cithare noire) est une des deux cithares emblématiques de la Corée (l'autre étant le gayageum, kayageum ou kayago, une cithare dépourvue de touche proche du guzheng chinois). L'instrument possède un système de seize frettes en bois très élevées dont la taille augmente graduellement des notes aiguës aux notes graves, et qui permet un jeu spécifique jouant avec la pression exercée sur les cordes et créant des effets de vibrato. Le geomungo traditionnel comporte six cordes réparties en deux cordes mélodiques et quatre bourdons (l'un des bourdons étant tendu au dessus des frettes). La version moderne va jusqu'à onze cordes. Les cordes sont frappées par un bâtonnet tenu dans la main droite. C'est un instrument très ancien, son origine remonterait au IV siècle.

Akkordolia (Otto Teller)

1919 - Allemagne

Cet instrument a été mis au point par Otto Teller vers 1919 à Klingenthal (Vogtland, dans le sud-est de l'Allemagne). La première rangée de bouton sert à former la mélodie en pressant sur les trois chanterelles, la deuxième rangée de cinq boutons permet de modifier l'accord en pressant sur les quatre cordes d'accompagnement. C'est un instrument très similaire au taishogoto japonais inventé quelques années plus tôt, en 1912.

Solophone (Ernest Böcker)

1892 - Allemagne

Solophone, National Museum of American History,

Publicité pour le solophone, le violon des familles, dans le journal The Cadenza, décembre 1900.

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Le brevet allemand DE62830 de 1892 (le brevet américain US511009 est de 1893) pour le solophone, inventeur: Ernst Böcker.

Instrument à deux cordes inventé par l'allemand Ernst Böcker en 1892. Il est joué avec un archet, et possède un mécanique de boutons qui permet de sélectionner les notes de la mélodie. qui rappelle le psalmodikon à clavier, voir ici.

Monocorde (Joseph Poussot)

1886 - France

Si ni l'invention de William Percival (Zither-Violina) ni celle d''Ernst Böcker (Solophone) n'eurent le succès escompté, le monocorde de Poussot a joui d'une grande vogue : des centaines d'instruments (1200 environ) ont été fabriqués, expédiés en France mais aussi en Belgique, aux Pays-Bas, en Italie, au Canada et dans des missions en Afrique. Un exemplaire richement sculpté a même été offert au Pape en 1888 à l'occasion de l'exposition missionnaire au Vatican. Malheureusement, l'entreprise ne survivra pas au décès de l'inventeur, et sa femme, malgré ses efforts, devra fermer en 1896  (informations tirées de l'article de Bernard Ravenel dans les Études Touloises, 1993, voir la bibliographie de cette section). En plus de son monocorde, Poussot avait mis au point une notation simplifiée de la musique dite "notation figurée". Le monocorde de Poussot servait à accompagner des psaumes ou des hymnes, comme le psalmodikon, mais aussi à jouer de la musique populaire ou classique. Il semble que Poussot avait tout bonnement réinventé le psalmodikon à clavier (voir ici).

Demande de brevet FR174615 par Joseph Poussot pour son monocorde, 8 mars 1886.

Joseph Poussot jouant de son monocorde, 1888.

Le monocorde de Joseph Poussot. Photo Claude Germain. Philharmonie de Paris, collection du Musée de la musique.

La notation figuré développée par Poussot pour son monocorde (repris de Ravenel, 1993).

Un autre instrument inventé par Joseph Poussot en 1886. Il est aussi joué avec un archet, est pourvu d'un clavier et ressemble beaucoup au psalmodikon à clavier, voir ici.

Ravenel, Bernard : "Pierre-la-Treiche et le monocorde de Joseph Poussot", Études Touloises, 66, 1993, pages 3-14. Consultable ici

Zither violina

1880 - Grande Bretagne / USA

Le Zither-Violina est un instrument mis au point par le britannique William Percival vers 1880. L'instrument possède deux cordes et peut se jouer au plectre ou à l'archet, comme l'indique le brevet américain US225997. La corde mélodique est pressée soit directement sur la touche frettée, soit par l'intermédiaire d'un mécanisme de bouton presseur placé sur un boîtier couvrant la touche et permettant de sélectionner les notes voulues.

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Cet instrument rappelle le psalmodikon, voir ici et dans sa version mécanisée telle que représenté à la figure 2 du brevet américain est quasiment identique à certains psalmodikons à clavier, voir ici.

Taishõgoto / taishõkoto (Nagoya harp)

Japon

Un taishogoto (taishokoto) moderne, de marque Suzuki.

Un taishogoto (taishokoto) japonnais des années 1930. Collection Maas museum

https://collection.maas.museum/object/167794

Le Taishōgoto a été mis au point en 1912 par le musicien Gorō Morita à Nagoya. C'est la raison pour laquelle l'autre nom de l'instrument est la harpe de Nagoya. En étudiant les instruments de musique en Europe et aux États-Unis, il a eu l'idée de combiner le système de touches des premières machines à écrire avec une cithare. Le système de pression sur la corde mélodique est différent de celui utilisé dans le Solophone ou l'Akkordolia, mais est par contre à rapprocher de celui des psalmodikons à clavier (voir ici sur ce site) et du  monocorde de Poussot (voir ici sur ce site).

Vidéo et son ici.

Bulbul tarang - Indian or Punjabi banjo

Inde

Deux bulbul tarangs, l'un ancien, l'autre moderne, de la marque indienne CMS. Les touches de machine à écrire, directement dérivées du taishogoto ont été remplacée par des touches rectangulaires rappelant celles des harmoniums indiens.

Cet instrument est directement dérivé du taishogoto japonnais, arrivé en Inde vers 1930.

Benju - Benjo

Balochistan (Iran, Pakistan)

Balochistan (région du Pakistan) - Ustad Noor Baksh Nooruk, un virtuouse du Balochi Benju ou benjo.

Vidéos ici et ici.

Balochistan (Pakistan) - joueur de benjo ou benju. Vidéo et son ici.

Cet instrument, devenu typique de la culture musicale traditionnelle du Balochistan (région à cheval sur l'Iran et le Pakistan) est un dérivé direct du bulbul tarang indien et du taishogoto japonais, mais il est beaucoup plus grand que ces derniers.

Iran (Balochistan) - Mohamad Delnavaz, joueur iranien de benjo ou benju. Vidéo et son ici.

Cithare Hawaïenne - Tremoloa

1929 - USA

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Cet instrument étrange et mystérieux en métal possède une touche (ou une simple indication d'échelle) diatonique doublée d'une touche chromatique. La touche n'est pas frettée, elle est peinte sur la table. Je n'ai pas pu retrouver un brevet ou une demande correspondant au numéro indiquée sur l'intrument à la date du 21 avril 1928. Cette indication est probablement fantaisiste. Les photos de la galerie ci-dessous proviennent d'un site américain de vente de particuliers à particuliers. Même si la touche est peinte, l'ensemble de cet instrument rappelle fortement une épinette. Vu son nom de "Hawaiiaan zither", il est vraisemblable que les notes étaient formé à l'aide d'un bâton cylindrique lisse appuyé et glissé plus ou moins fortement sur la corde mélodique tendue au dessous de la touche (donc un jeu "en slide").

Un autre exemplaire du même instrument se trouve au musée national de la musique de l'université du Dakota du sud (National Music Museum - University of South Dakota). Cet exemplaire est pourvu d'un long manche en bois rajouté ainsi que d'un chevalet qui fait ressembler l'ensemble à une trompette marine.

Un instrument du même genre lui aussi connu sous le nom de cithare hawaïenne ou tremoloa a été breveté à la même époque (brevet américain US1847303 du 1er mars 1932). La corde mélodique est tendue au dessus (ou près ) d'une bande de papier collée sur laquelle une échelle chromatique et les noms des notes sont indiqués. Le cylindre permettant le jeu en "slide" sur les chanterelles est monté sur un bras articulé et est couplé à un onglet de pouce pour la main droite; la main gauche gratte les cordes d'accompagnement qui sont groupées en différents accords.

Ci-dessous, le brevet américain décrivant le tremoloa.

Démonstration de jeu ici.

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